Je ne sais plus me faire de mal.
Je sais plus me foutre en l’air. J’ai pas envie. J’ai pas besoin. J’y arrive plus. C’est au moins une chose qu’on fera à ma place, un jour. C’est sûrement la seule d’ailleurs.
J’ai deux ans et j’m’accroche à ses jambes comme si ma vie en dépendait, comme si derrière ses genoux j’étais à l’abri de tout. C’est qu’un cauchemar, j’me dis que c’est qu’un cauchemar. Mais putain.
J’peux pas la supporter, j’peux pas lui dire que j’l’aime, j’peux pas lui dire qu’elle m’emmerde. J’peux pas vivre avec elle. J’ai la rage au ventre quand elle croit que je vis en fonction d’elle, quand elle se voit dans mes choix, dans mes erreurs, quand elle voit des erreurs dans mes choix. J’ai un peu la trouille quand on nous dit qu’on se ressemble. Un peu honte d’en avoir peur.
J’peux pas vivre avec elle mais je peux surtout pas vivre sans. J’ai la trouille mais je suis putain de fière d’être sa fille.
You better take care of her, doctor.