La deuxième étoile à droite et tout droit jusqu’au matin.

by lulasaysdotnet

J’l’ai pas vu venir, ça s’est installé doucement, et puis un jour comme ça, j’en ai pris conscience : je suis devenue mes parents.
J’ai pas leur âge bien sûr, pas leur histoire, pas leurs caractères (quoique), un peu leurs traits, beaucoup leurs valeurs mêlées aux miennes ; je suis ne suis pas eux, mais je suis comme eux. Je me réveille, je me lève (je n’ai pas encore leur rigueur pour ça, mais j’ai le sentiment que ça viendra), je pars travailler avec pour la journée toute une liste de choses à faire et des désirs à des années lumières de la dite liste, je rentre chez moi, je fais encore ce qu’il faut et je me couche. La putain de routine.

J’y suis pas encore tout à fait, j’ai pas leur rigueur, leur soumission, leur désillusion. Pas encore. Je me lève en retard, je pars en retard, je travaille bien mais je suis sur mes gardes, mon travail ne me bouffera pas, j’ai de la paperasse en retard, une lessive qui traîne, je ne sais pas vraiment être raisonnable, mon mémoire est dans le rouge comme chaque année… Il y a encore en moi quelque chose qui brûle, c’est pas encore un tas de braises sur le déclin, j’peux encore sauver la situation. 

Je suis théoriquement adulte, mais j’maîtrise pas encore la pratique. On peut dire ça comme ça.

Mais j’en ai pas forcément envie. Peut-être que j’peux trouver le juste milieu ?